Le nombre d’étudiantes et d’étudiants issus de l’étranger inscrits dans les établissements d’enseignement supérieur de l’Estrie sont en croissance. Qu’ils soient immigrants résidents permanents, citoyens ou internationaux, ces étudiants déracinés font face à des défis particuliers tels des bouleversements identitaires, une pression de réussite et des conflits ou tensions intergénérationnels (leur réussite académique étant souvent un exemple pour la communauté ou le symbole de la réussite du projet migratoire de la génération précédente), l’isolement, l’éloignement des proches ou du réseau de soutien, des expériences de discrimination raciale et l’adaptation à une nouvelle culture académique.

Ces défis peuvent les fragiliser sur le plan social et psychologique ce qui peut avoir des impacts directs sur leur persévérance académique, leur apprentissage et la réussite de leurs études. Or, les étudiants internationaux peuvent être plus réticents que les autres à demander de l’aide en santé mentale pour diverses raisons. Lorsqu’ils le font, ils se tournent vers des services d’aide aux étudiants de leur établissement d’enseignement ou vers d’autres organismes régionaux où des intervenants psychosociaux (p. ex., travailleurs sociaux, psychologues, psychoéducateurs ou autres intervenants de première ligne) sont appelés à les soutenir et à les accompagner.

Considérant les différences culturelles en jeu, il importe que les services psychosociaux et d’aide psychologique offerts à ces étudiants soient culturellement sensibles et adaptés. Or, en raison d’une méconnaissance de leur réalité singulière et de la présence de barrières culturelles et parfois linguistiques, les intervenants ne se sentent pas toujours suffisamment outillés pour les accompagner adéquatement.

Objectifs du projet

1. Documenter les difficultés rencontrées par les étudiants internationaux ou immigrants et comprendre leurs besoins spécifiques en termes d’aide psychologique et de soutien psychosocial
2. Répertorier les mesures mises en place pour favoriser l’intégration et le mieux-être psychologique de ces étudiants dans trois établissements d’enseignement supérieur de la région de Sherbrooke
3. Documenter les besoins et les enjeux des intervenants psychosociaux qui oeuvrent auprès de ces étudiants
4. Sur la base des résultats des consultations réalisées auprès des différents acteurs et en fonction de la réalité de chaque milieu, mettre sur pied une ou plusieurs actions concrètes par milieu participant favorisant le soutien aux intervenants et/ou l’adaptation culturelle des services de soutien psychologique ou psychosocial offerts aux étudiants.
5. Ces activités seront développées en concertation avec chaque milieu en fonction des besoins identifiés et des ressources disponibles et pourraient inclure, à titre d’exemples, la création d’une communauté de pratique, l’élaboration d’une formation offerte aux intervenants sur la réalité des besoins spécifiques de ces étudiants, la réalisation d’une cartographie des ressources régionales disponibles, la mise sur pied de groupes de soutien pour les étudiants, la création d’ateliers d’éducation psychologique pour les étudiants, etc.