Valoriser la biodiversité végétale des campus à Sherbrooke
Dans un contexte d’urbanisation des paysages estriens, de fragmentation et de changements climatiques, quatre établissements collégiaux et universitaires de Sherbrooke ont mis en commun leur expertise pour élaborer et déployer des projets de biodiversité végétale sur leurs campus, mettant à contribution des membres du personnel enseignant et non enseignant et une trentaine de personnes étudiantes.
Le a été développé en 2023 et 2024, en trois volets.
Production
L’objectif de ce volet production était d’élaborer une stratégie d’ensemencement/implantation d’espèces de plantes indigènes sur les campus des établissements d’enseignement supérieur en Estrie. Treize espèces ont été sélectionnées et l’ensemencement s’est fait en deux temps en 2023. En hiver 2024, des graines ont été stratifiées par des membres du projet à l’Université de Sherbrooke, le Collège Champlain Lennoxville, et le Cégep de Sherbrooke. La stratification s’est concentrée sur des espèces d’herbacées à l’Université de Sherbrooke et le Collège Champlain Lennoxville, tandis que les efforts au Cégep de Sherbrooke ciblaient plutôt des espèces d’arbres. Les semis ont été mis en terre en mai-juin 2024 dans des friches à l’Université de Sherbrooke et au Collège Champlain Lennoxville, dans une plate-bande au Séminaire de Sherbrooke et sur le campus du cégep de Sherbrooke. De plus, des arbres seront ont été plantés au printemps.
Sensibilisation
Quatre conférences sur l’importance de la biodiversité, et sur les rôles écologiques, culturels, et historiques des espèces végétales ont été organisés en hiver/printemps 2024. L’Université de Sherbrooke et le collège Champlain Lennoxville ont accueilli ces quatre conférenciers :
- Michel Durand-Nolett, membre de la Nation W8banaki et résident d’Odanak, a fait une conférence à l’Université de Sherbrooke le 12 février 2024. M. Durand-Nolett a parlé des traditions du peuple abénaki avec les plantes forestières (ex. : utilisation médicinale).
- Holly McComber, membre de la Nation Mohawk et résidente de Kahnawà:ke, a donné une conférence au Collège Champlain Lennoxville le 12 mars 2024. Mme McComber a parlé de l’importance de la connectivité entre espèces dans la nature.
- Charles Bureau-Meunier, myciculteur pour la champignonnière Mycotrophe et enseignant en production horticole au Centre de formation professionnelle de Coaticook, a fait une conférence à l’Université de Sherbrooke le 9 avril 2024.
- Gilles Lauzon, un expert de l’histoire de l’exploitation forestière en Estrie a donné une conférence le 9 mai au Collège Champlain.
Un atelier de semence a eu lieu à l’Université de Sherbrooke pendant la Semaine des objectifs de développement durable. L’atelier s’est concentré sur les semis de plantes comestibles, mais il a également abordé la culture des plantes indigènes.
Ces activités ont attiré plus de 150 personnes, membre du personnel et de la communauté étudiante sherbrookoise.
Recherche
Cette collaboration interétablissement a permis d’approfondir les connaissances sur l’utilisation des espèces indigènes pour favoriser la biodiversité sur les campus universitaires et collégiaux. Une revue de littérature sur le sujet a été effectué par un étudiant au baccalauréat en environnement à l’Université de Sherbrooke, puis un Guide d’aménagement a été produit par trois étudiantes de l’Université de Sherbrooke, dans le cadre du programme de maîtrise en environnement. Les étudiantes ont visité les différents campus à Sherbrooke pour consulter les intervenants et observer les conditions et défis environnementaux présents à chaque institution. Le Guide s’est appuyé sur la revue de la littérature, mais se concentre principalement sur le développement d’aménagements qui pourraient être mis en place sur les campus des établissements d’enseignement supérieur afin de favoriser une plus grande biodiversité. Le Guide établit que la biodiversité peut apporter des avantages écologiques, sociaux et économiques, et propose des pratiques qui ciblent non seulement les avantages écologiques de la biodiversité, mais aussi des considérations socio-économiques, telles que les bienfaits sur la santé mentale et physique des personnes, et l’atténuation des effets d’inondation lors de fortes pluies.
Équipe de projet
Rosalie Hudon-Voyer
Conseillère pédagogique
Centre universitaire de formation en environnement et développement durable (CUFE), UdeS
Ce projet a reçu un soutien financier de 11 600 $ du PRESE, dans le cadre du Concours de projets en environnement et développement durable 2023.