Le rapport Regards croisés sur les conditions de réussite éducative des premiers cours de littérature et de philosophie au cégep (2024) suggère de recourir davantage à la création littéraire dans les classes de littérature comme moyen de valoriser le français chez les étudiantes et étudiants du collégial. Or, plusieurs personnes enseignantes éprouvent un malaise à intégrer la création comme outil d’évaluation, prétextant la difficulté d’évaluer objectivement ce type de travail.

Ce projet constitue ainsi une réponse directe aux recommandations du rapport et une solution pour le personnel enseignant hésitant à intégrer la création dans ses classes. Nous actualiserons les pratiques enseignantes en développant des formules atypiques d’ateliers peu coûteuses et accessibles à un grand nombre.

L’approche reposera sur la collaboration entre institutions d’enseignement supérieur de manière à répartir le cout de chaque activité, à alléger le travail préparatoire, mais surtout, à mettre en commun les méthodes pédagogiques. La diversité de provenance des collaboratrices permettra ensuite de construire des séquences didactiques autour de la création littéraire pour différents publics (secondaire, collégial, universitaire, français langue seconde…).

Deux activités auront lieu en 2025-2026, l’une à l’automne et l’autre à l’hiver. Une personne étudiante de 2^e cycle universitaire sera responsable de la coordination du projet et agira comme « maître de cérémonie » lors de la tenue des deux ateliers.

Une rencontre littéraire et un atelier de création avec Sara Hébert (Bijou de Banlieue, 2022) autour du collage et du format artisanal du zine se tiendra à l’automne. Cette rencontre serait suivie de la création d’un collage collectif au Salon du livre de l’Estrie, dans un espace dédié au zine. En plus de vivre une expérience unique avec une artiste, les participants et participantes verront leurs travaux rayonner en dehors de la classe.

Au Cégep de Sherbrooke, la création de zines est de plus en plus expérimentée dans les cours de littérature. Alliant mots et collage, ce type de publication constitue une façon originale de rendre compte d’une lecture en établissant une synthèse formelle et thématique. Le plaisir observé chez les étudiant·es qui ont expérimenté ce type de création nous porte à croire qu’il s’agit d’un outil d’évaluation capable d’accroitre un rapport positif à la lecture tout en palliant les défis que pose l’existence des robots conversationnels au moment d’évaluer les lectures. Étant donné le caractère artisanal du collage, l’IA ne peut en effet fournir aux étudiant·es des travaux tout faits, contrairement aux dissertations. De plus, l’aspect unique et imprévisible d’une rencontre directe avec un ou une artiste constitue un autre moyen d’éviter qu’un travail ne soit réalisé par l’entremise de l’IA.

À l’hiver, l’invité sera Akena Okoko, alias KNLO, qui viendrait échanger autour de son recueil de poésie Sainte-Foy et de son album rap du même titre.  Le public étudiant pourra alors vivre à la fois une rencontre d’auteur et un atelier de création « à la manière de ». Cette rencontre avec Akena Okoko sera une occasion unique d’explorer l’écriture poétique (destinée à être lue) ainsi que l’écriture rap (destinées à être entendue).

Les créations produites lors des deux ateliers pourront nourrir les revues littéraires des établissements participants, notamment Chimère (Cégep de Sherbrooke) et Cavale (Université de Sherbrooke).

Ce projet sera réalisé avec la collaboration du Salon du livre de l’Estrie.